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Points de vues du Gers Carnets
Musique et crémaillère
Avant de reparler dans de prochains billets de l’Indonésie, je voudrai évoquer ici une belle soirée musicale avec l'Orchestre de Chambre de Toulouse, qui s’est déroulée jeudi dernier à « L’Escale », lieu culturel de la commune de Tournefeuille, ville de 25.000
habitants, banlieue de Toulouse. L’Orchestre de Chambre de Toulouse, saison 2014-2015 Nous nous
sommes abonnés (comme 1700 autres passionnés de musique baroque) à toute la saison de cette formation, soit dix concerts, à raison de 10 € la place, qui se donneront à chaque fois à « L’Escale »
et à l’Auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines de Toulouse (un espace dédié à la musique et à la danse qui se tient dans la plus vieille église du sud-ouest, désaffectée en
1966). Au programme 2014-2015 (de septembre à mi-juin) : Mozart et Von Neukomm (un musicien qui fut le professeur de composition d’un des fils de Mozart),
les compositeurs baroques italiens (Torelli, Tartini, Vivaldi, Albinoni), Félix Mendelssohn et Jean-Sébastien Bach,, Johann Strauss, Léos Janacek et Oscar Straus (lui aussi compositeur de valses célèbres, qui enleva un « s »
à son nom pour être moins confondu avec ses illustres homonymes), du Bel Canto italien, Robert Schumann, dont on dit volontiers qu’il est le plus romantique des musiciens, Marin Marais, Karl Friedrich Abel, Dietrich Buxtehude,
Jean-Sébastien Bach à nouveau, pour découvrir des œuvres emblématiques jouées à la viole de gambe (instrument de musique à cordes né en Espagne à la fin du XVème siècle),
des pièces à la clarinette de Johannes Brahms et de Mozart (le célèbre concerto pour clarinette en La majeur ) , et enfin une soirée Tango avec le baryton Omar Hasan, très connu dans notre région
car il s’y produit souvent, étant par ailleurs ancien joueur de rugby du Stade Toulousain et de l’équipe nationale d’Argentine. Je me rappelle avoir parlé de lui dans mon blog en décembre de l’an dernier
lorsqu’il fut l’invité de Jean-Luc Petitrenaud dans le cadre d’une émission des « Escapades » que le critique gastronomique avait consacrée au Gers L’Orchestre de Chambre de Toulouse, formation gérée en SCOOP depuis 2004 (société coopérative) a déjà derrière elle 61 ans d’histoire et 7.000 concerts
à son actif, avec de nombreuses représentations sur tous les continents, et une activité généreuse en direction des écoles, des lycées et des hôpitaux. C’est dire sa considérable expérience
qui couvre toutes les musiques, de la période baroque jusqu’à la création contemporaine. Gilles Colliard, Directeur artistique Il est placé depuis 2004 sous la direction artistique de Gilles Colliard (photo ci-dessus) ,
un violoniste de premier ordre, également compositeur et excellent pédagogue. Nous l’avons connu à l’époque où nous vivions en Limousin.
Il fut de 1996 à 2004 le violon solo de l’Ensemble Baroque de Limoges dirigé par le célèbre violoncelliste et gambiste Christophe Coin. Cet orchestre, malheureusement dissous en 2013, fut la colonne vertébrale
d’une belle histoire musicale qui aboutit à la création de la Fondation d’utilité publique La Borie en Limousin, installée alors dans le château éponyme. Je fus moi-même Président des Amis de l’Ensemble Baroque de Limoges et de La Borie, ce qui me valut pendant un moment de vivre de près cette magnifique aventure qui doit beaucoup aux
musiciens, à leur public, et à la Directrice du lieu, Isabelle (qui s’en est retirée désormais), qui fut l’infatigable et énergique promoteur de ce centre foisonnant d’initiatives artistiques.
Né en Suisse, Gilles Colliard étudie au Conservatoire de Musique de Genève. Dès l’âge de quinze ans, il se produit en soliste et chambriste à
travers le monde, et écrit ses premières œuvres. A 18 ans, il est violon solo de plusieurs formations helvétiques. En 2001, il devient Directeur artistique du Département de Musique Ancienne du Conservatoire de Toulouse, où
il enseigne le violon baroque et la viole d’amour, un instrument à cordes qui fut très à la mode au XVIIIème siècle. Il fut Premier violon du Quatuor Ravel de 1996 à 2004, étant par ailleurs fréquemment
invité à diriger des formations symphoniques ou des orchestres de chambre un peu partout, à Paris, Tokyo, Londres, Moscou, Berlin, Genève…. En
tant que compositeur, Gilles Colliard a créé plus de 60 œuvres, dont plusieurs opéras, et autant d’arrangements. Il dispose aussi d’une importante discographie (une trentaine d’enregistrements), et a trouvé
le temps de publier deux essais : « La musique baroque en 25 chapitres », et « Vivaldi, l’Abécédaire ». Concert de
rentrée, « à la criée » Jeudi dernier donc, l’Orchestre de Chambre de Toulouse et Gillles Colliard proposaient leur premier concert
de la saison, le concert dit « A la criée ». En l’occurrence, et comme c’est désormais la tradition depuis plusieurs années, l’Orchestre proposait à partir d’un menu fait comme
celui d’un restaurant, plusieurs choix de » « morceaux » entre lesquels le public se devait de trancher en hurlant ses préférences. La
cacophonie qui régnait alors empêchait bien entendu Gilles Colliard, le « crieur », de comprendre les desideratas exprimés par la salle. Il faisait donc voter à main levée, et retenait les séquences
musicales qui paraissaient l’emporter. L’amuse-bouche L’amuse-bouche de départ,
lui, était offert et ne prêtait donc pas à discussion. Il s’est agi en l’espèce de la « Canzonetta en la mineur » de Giovanni Gabrieli, compositeur et organiste vénitien (à
la basilique Saint-Marc) des XVIème et XVIIème siècles. Il fut considéré comme une grande figure de la transition entre la musique de la Renaissance et la musique baroque, composant surtout de la musique sacrée.
Les entrées Pour les « Entrées », nous avions le choix de 3 plats sur les 6 présentés
(il fallait donc avoir faim !). La « vox populi » retint une Chaconne (genre musical dansant qui avait cours aux XVIIème et XVIIIème siècles, et qui à l’origine désignait une danse populaire
hispanique ou hispano-américaine) d’André Cardinal Destouches, compositeur français de la période baroque (1672-1749). Puis une autre Chaconne, cette fois d’Henry Purcell, l’un des plus grands compositeurs
anglais, qui aurait pu prouver encore davantage son talent s’il n’était pas mort très jeune (1659-1695). J’ai d’ailleurs nettement préféré cette chaconne-ci à cette chaconne-là. Enfin
troisième entrée (et le « repas » ne faisait que commencer …) : le concerto grosso n° 12 de Pietro Locatelli, violoniste virtuose et compositeur italien de musique baroque (1695-1764). Le concerto grosso
est une forme musicale concertante pour ensemble instrumental important qui se pratiquait à l’époque en Italie et en Angleterre principalement. Ce fut une pure merveille ! Passés à la trappe, hélas !, Marin Marais (1656-1728) et ses « Trois danses », Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et sa « Timide et Tambourin » (que j’avais
pour ma part plébiscitée) et Antonio Vivaldi (1678-1741) pour sa « Sinfonia en ré majeur ». Les plats Comme nos ventres criaient encore famine, Gilles Colliard nous proposa ensuite 9 plats, dont nous ne pouvions retenir que deux d’entre eux. Après moult vociférations, l’assemblée,
là aussi à main levée, se prononça pour la « Sérénade pour cordes » d’Edward Elgar, compositeur et chef d’orchestre britannique (1857-1933). Un vrai bijou musical ! Puis, nous
entendîmes « Andante festivo et romance » de Jean Sibelius, compositeur finlandais (1865-1957) considéré comme l’un des plus grands symphonistes du début du XXème siècle. Beaucoup d’allure
également ! Jetés au panier « Lustige Suite » de Georg Philipp Telemann (1681-1767),compositeur allemand de l’âge baroque, les
« Suites The Fairy Queen » de Henry Purcell, la « Symphonie Linz » de Wolfgang Amadeus Mozart, qu’on ne présente plus (1756-1791) –lui aussi aurait pu prouver plus si la mort ne l’avait pas
emporté à 35 ans -, la « Petite Suite » de Carl Nielsen (1865-1931), compositeur danois, la « Suite Holberg » d’Edvard Grieg (1843-1907), compositeur et pianiste norvégien (il
m’avait semblé pourtant que cette œuvre était très réclamée), et la « Suite Saint-Paul » de Gustav Holst, compositeur anglais (1874-1934). Seul le « Concerto grosso Op. 6
n°3 » de Haendel fut « rattrapé » à l’heure du dessert . Les fromages Le plateau de fromages qui vint après était appétissant, avec quatre variétés très différentes proposées, dont deux seulement devaient finir dans nos assiettes
: le « Final du Carnaval des animaux » de Camille Saint-Saëns (1835-1921), pianiste, organiste et compositeur français, selon un arrangement de Gilles Colliard, « Cançoneta », de Joaquin
Rodrigo (1901-1999), compositeur espagnol aveugle à l’âge de trois ans, auteur de plusieurs concertos pour guitare, dont le célèbre « Concerto d’Aranjuez », « The Entertainer »
de Scott Joplin (1868-1917), pianiste et compositeur afro-américain, le plus connu des compositeurs de ragtime, courant musical précurseur du jazz (« Entertainer » a servi de musique au célèbre film américain
de 1973 « L’Arnaque », avec à l’affiche, entre autres, Paul Newman et Robert Redford), et enfin « Pizzicato Polka » des frères Strauss, Johann (1825-1899) et
Josef (1827-1870). Ni les « aboiements » du public, ni les votes à main levée, ne permirent à l’Orchestre de donner la préférence
à tel ou tel fromage. Gilles Colliard prit alors la bonne et sage décision de nous servir les quatre fromages inscrits au menu, pour le plus grand plaisir des gastronomes que nous étions (dommage que dans les restaurants on ne nous fasse
pas parfois la même proposition lorsque nous hésitons devant tel ou tel plat… !). Inutile de dire qu’à ce stade de la soirée nous
avions pris bien des kilos (de musique) en plus ! Le dessert Vint le dessert, « La Surprise
du Chef », était-il écrit sur notre programme, qui fut un délice, comme la cerise sur le gâteau : du Saint-Saëns encore, avec « La Marche Royale du Lion », et en repêchage, comme un
« bis », le « Concerto grosso Op.6 n°3 » de Georg Friedrich Haendel (1685-1759), compositeur allemand devenu sujet britannique, qui a incarné l’âge d’or de la musique baroque. Ce
moment fut un retour agréable à cette musique qui m’est chère. Nous étions repus, sinon gavés, et ravis de l’avoir été !
Crémaillère Un autre beau moment de la semaine écoulée : dimanche, la « pendaison »
de la crémaillère de notre maison (il y a maintenant sept mois que nous y avons élu domicile), en présence d’une petite quarantaine d’invités, français, belges, anglais, hollandais, qui ont en commun d’avoir
une belle histoire d’amour avec le Gers. L’atmosphère était chaleureuse, heureuse et amicale. Dans le mot de bienvenue, j’ai dit combien la maison était importante dans nos vies : port, amarre,
ancrage, lieu d’intimité, lieu privé du couple et de la famille, lieu de pause et de réflexion, lieu où l’on se rassure, lieu qui peut devenir enfermement (à éviter à tout prix), lieu aussi des déchirements,
des départs (les portes claquent), mais aussi lieu ouvert, lieu de rencontres et d’échanges avec les amis et avec tous ceux qui s’y arrêtent. ..Avec un conception quelque peu machiste, Jacques Brel disait qu’au commencement
c’était la femme qui voulait construire la maison, histoire de briser l’envie irrépressible de l’homme d’aller voir derrière la colline…Et si un incendie se déclarait, nous nous évertuerions
à récupérer dans la maison,, avant qu’il ne soit trop tard , des objets et des souvenirs qui nous sont chers (des photos, des livres, des bijoux, des lettres…). Jean Cocteau, interrogé sur ce qu’il prendrait,
lui, avait cette belle réponse « Le feu, bien sûr ! ». Notre crémaillère fut accompagnée de moments musicaux magnifiques
que nous a procurés le groupe « Nous » avec sa chanteuse Christine Fort (voir son site http://mchristinef.wix.com/nouschristinef ), si généreuse dans sa prestation(elle habite elle aussi notre village), une voix rauque subjuguante, qui nous a « enivré » avantageusement de blues, de soul, de
jazz et de rock, à la mode Janis Joplin, Amy Whinehouse et autres Memphis Minnie, soutenue par Akim à la basse et Philippe à la guitare, deux excellents musiciens. Fait
le 30 septembre
Climat, pollution, hygiène en Indonésie
Mon séjour en Indonésie m’a procuré un certain nombre d’impressions que je vais m’employer à rapporter ici dans mon blog. Elles pourront paraître
un peu superficielles car il est vrai que je n’ai pas connu le pays de l’intérieur, par exemple en vivant chez l’habitant (je ne sais d’ailleurs pas s’il existe des modes d’hébergement comme les
chambres d’hôtes), ou en le fréquentant de près. Les « bule » (prononcez « boulé ), c’est le nom que les indonésiens donnent aux blancs de peau, vivent d’ailleurs pour la
plupart « à côté » des indonésiens de souche, à l’exception bien sûr de ceux qui ont épousé un ou une indonésienne , comme mon frère, et en partagent donc en famille
les modes d’existence. Climat, pollution La première de mes impressions, que je ressentis
en arrivant à l’aéroport de Jakarta après 18 heures de vol, tient à la chaleur particulière qui vous assaille dès la sortie de l’avion : une chaleur étouffante et poisseuse, qui ne me quittera
plus durant mon séjour dans la capitale de l’Indonésie. Il faut dire que la pollution atmosphérique est ici très élevée et oppressante
(mon frère dit volontiers qu’elle affecte sa respiration), avec une couche d’ozone tellement épaisse que la plupart du temps elle empêche le soleil de percer. Nous étions en période sèche (elle s’étend
de mai à novembre/décembre), la saison des pluies lui succédant de janvier à avril. La température moyenne est de 33°, le jour se levant à 6 heures pour se coucher à 18 heures, et il convient donc
de faire avec une nuit vite là, ce à quoi nous ne sommes guère habitués dans nos contrées occidentales. Les nuisances climatiques sont si préoccupantes
que les autorités de Jakarta se sont engagées à diminuer de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Le pari est audacieux car il est évident que la priorité politique en Indonésie
va au développement économique coûte que coûte, en faisant fi, s’il le faut, des fondamentaux écologiques. Déforestation
Les fumées des feux liées à la déforestation sauvage (les forêts couvrent 60 % de la superficie du pays) pour cause d’exploitation de l’huile
de palme y sont pour quelque chose, l’Indonésie « déforestant » plus proportionnellement que le Brésil. Pour stopper ce désastre écologique, il faudrait que les acheteurs de l’huile
de palme (qui entre dans la composition par exemple des produits de maquillage) et les producteurs adoptent ensemble des règles plus respectueuses de la forêt. Ce qui est loin d’être gagné. De manière générale, la forte population, l’industrialisation et l’urbanisation rapides, la surexploitation des ressources marines, le niveau de pauvreté, l’instabilité
politique créent de nombreux problèmes environnementaux, avec une menace réelle qui pèse sur de nombreuses espèces indigènes, dont 140 espèces de mammifères, même si par sa taille, son climat tropical,
sa configuration en archipel, l’Indonésie est la seconde zone de biodiversité du monde après le Brésil . Ailleurs qu’à Jakarta,
la pollution est moindre (moins de concentration de population et d’activités), et le soleil est de la partie, comme à Bali par exemple. Eau, assainissement,
ordures ménagères… D’autres pollutions, hélas!, sont également à l’œuvre, liées à l’absence quasi-générale
de réseau d’eau potable et d’assainissement, ainsi qu’à l’inexistence de ramassage organisé des ordures ménagères, avec les conséquences sanitaires déplorables qui en résultent
pour les individus. Il est notamment fortement déconseillé de boire l’eau du robinet, trop contaminée par toutes sortes de parasites. Il faut avoir vu dans un quartier de Jakarta les eaux usées s’écouler telles
quelles dans un bras de rivière pour mesurer l’ampleur du problème…S’agissant des déchets entreposés dans certains quartiers sur les trottoirs , j’ai vu de vieux et pauvres indonésiens les fouiller
pour en retirer quelques moyens de subsistance. Ailleurs, les déchets sont parfois brûlés sur place, devant les maisons. Ceci dit, tout pays émergent
connaît à un moment donné ce type de situation où l’hygiène est douteuse, et nul doute qu’il y remédiera dans un stade futur de développement lorsque des priorités plus importantes auront
été satisfaites (croissance, infrastructures, emploi, éducation …). Un chantier à la pioche J’ai vu, en bord de route, à Banyuwangi, ville javanaise de deux millions d’habitants, un chantier en cours de pose de canalisations d’eau. De très nombreux hommes et femmes s’employaient à
creuser les tranchées à coup de pioche et de pelle, sans l’aide d’aucun engin, du genre excavatrice à godet. Les très grosses pierres retirées des fossés étaient ensuite concassées
à la masse ! J’avais le sentiment de voir évoluer des forçats plutôt que des ouvriers des temps modernes, eu égard à la pénibilité physique extrême du travail qui était le leur.
C’est dire combien les moyens financiers font défaut à ce niveau de chantier pour s’équiper en matériel de travaux publics, à l’exception des quelques bétonnières de première
génération qui se trouvaient là pour la fabrication du mortier nécessaire à la bonne stabilité des tuyaux dans le sous-sol. Hygiène
J’ai été surpris par ailleurs de la propreté quasi-générale des toilettes publiques des aéroports et des centres commerciaux. On y trouve parfois, mais
de moins en moins, les w.c dits « à la turque », peu commodes pour les non-habitués (il faut s’accroupir), mais considérées comme plus hygiéniques, mais plus odorantes aussi, que les toilettes
occidentales (pas de contact avec le battant de la cuvette). Pour la petite histoire, il faut savoir que l’expression « w.c. à la turque » est
employée de façon incorrecte. Elle date du début du XXème siècle, et a été notamment apportée par les troupes ayant combattu sur le front d’Orient pendant la 1ère guerre mondiale.
Elle se référait en fait à des toilettes modernes avec siège, typiques des modes de vie proche-orientaux , avec petite pomme de douche pour se laver les fesses et le reste. A partir de la 2nde guerre mondiale, les toilettes
rustiques à trou ont commencé à se raréfier et à être remplacées par des toilettes à cuvette dites « à la turque ». On est là dans un cas parfait d’inversion de
sens qui interroge l’inconscient collectif. Au Japon, où l’exigence de propreté est très forte (propre en japonais veut dire aussi beau), les
toilettes à trou sont toujours en usage dans les lieux publics, comme les gares, les écoles, les trains, les temples. Mais progressivement, les toilettes avec cuvettes-bidets dotés de fonctionnalités « high-tech »
(jets d’eau réglables pour se nettoyer, siège chauffant, choix de la température de l’eau…) se substituent aux w.c. traditionnels, notamment chez les particuliers. En France, la cuvette et la chasse d’eau sont de mise depuis longtemps, à l’exception néanmoins de certaines toilettes publiques placées en bordure d’aires routières de détente qui
sont au demeurant « infréquentables » tant elles sont sales et malodorantes (les stations-services d’autoroutes, elles, ont fait par contre de réels progrès), comme c’est le cas aussi malheureusement
de nombreux w.c. de bars et restaurants .Quelle image déplorable cela renvoie de notre pays ! Les toilettes publiques indonésiennes sont en général
pourvues en permanence d’un personnel d’entretien, qui veille à la propreté des lieux. J’ai même vu un « jeune homme-pipi » tiré à quatre épingles, revêtu d’un
bel uniforme digne d’un concierge d’hôtel haut-de-gamme ! A l’aéroport de Singapour, un dispositif électronique (photo ci-dessus), sis à la sortie des toilettes , permet à l’aide de
touches appropriées de faire état de son avis quant à la propreté du lieu (« Excellent, Good, Average, Poor, Very Poor »). Les indonésiens,
avec ce souci de propreté qui les caractérisent, et selon un rite musulman bien établi (les ablutions sont notamment obligatoires avant de pénétrer dans la mosquée), se lave la « zigounette »
après usage. Et lorsqu’ils sont face à l’urinoir, ils utilisent à cet effet le bouton pressoir d’eau. J’ai personnellement vu devant moi, attendant mon tour dans une toilette d’aéroport,
un autochtone d’un certain âge faire tomber sur le bas des fesses pantalon et sous-vêtement pour mieux se prêter à cette opération, sans que cette scène ne suscite d’ailleurs de curiosité
particulière ! Les urinoirs présentent quelques originalités comme celle (je ne l’ai constaté cependant que dans un seul lieu) d’être
remplis à ras bord de glaçons (la fraîcheur ainsi obtenue servant sans doute à éliminer plus vite odeur et fermentation), ou celle de voir figurer au fond du récipient l’imprimé d’une mouche. Renseignement
pris, il semble que cet insecte factice éloigne les vraies mouches qui considèrent le « territoire » déjà conquis et occupé par d’autres congénères ! Mes digressions sur l’hygiène dans ce billet pourront paraître un peu anecdotiques et occuper une place excessive dans le rendu de mes impressions. Mais c’est un chapitre qui participe étroitement
de la connaissance d’un mode de vie. Et d’autres billets sur l’Indonésie suivront, qui viendront compléter le panorama : circulation, mode de locomotion et de transport ; cuisine asiatique et lieux de restauration ;
visites de sites ; religion ; Singapour… Fait le 22 septembre
L'Indonésie en général
Démographie, superficie, religions L’Indonésie est un pays de l’Asie du Sud-Est et le
plus grand archipel du monde, comptant plus de 17.000 îles ( !), dont 6.000 habitées, réparties sur une superficie 17 fois supérieure à celle de la France. Avec 250 millions d’habitants, il est le quatrième
pays le plus peuplé de la planète, et le premier à majorité musulmane pour le nombre de croyants. Outre l’islam qui rassemble 88 % de la population, l’Etat reconnait la liberté de religion aux protestants( 5 %),
aux catholiques (3 %) aux hindouistes (2 %), principalement balinais, aux bouddhistes (1%), qui sont pour la plupart des indonésiens d’origine chinoise, et aux confucianistes (philosophie religieuse enseignée par Confucius, qui aspire
à rendre l’homme sage et bon en lui inculquant la vertu). Il n’en reste pas moins que des conflits religieux, parfois graves, sont constatés : agressivité qui va croissante des Sunnites, musulmans majoritaires
en Indonésie, vis-à-vis des Chiites minoritaires, actions violents avec parfois mort d’hommes des islamistes radicaux contre les autres religions, notamment le protestantisme et le catholicisme (avec fermeture de lieux de culte).
Histoire et politique L’Indonésie a connu dès le XVIIème siècle la domination
coloniale hollandaise et l’invasion japonaise durant la seconde guerre mondiale. Mais en 1945, Soekarno et Mohammed Hatta, deux grandes figures de la résistance nationale, proclament l’indépendance de l’Indonésie,
qui sera parachevée en 1949. Ils deviennent alors le premier Président et le premier Vice-Président de l’Indonésie. Affaibli politiquement, Soekarno
est poussé au départ en 1967 par Suharto, homme fort de l’armée, qui sera un Président dictatorial pendant plus de 30 ans et conduira une répression sans pitié contre les communistes. Le pays connaîtra
alors une forte croissance économique en même temps qu’un développement généralisé de la corruption. A son tour acculé
à la démission en 1998 à la suite de violentes émeutes populaires liées à une crise économique majeure, Suharto est remplacé par son Vice-Président puis en 1999 par un nouveau Président
, lequel sera destitué deux ans plus tard, et c’est la fille de Soekarno, Magawati, qui va lui succéder… Il faudra attendre 2004 pour que s’installe
vraiment la démocratie, avec la première élection présidentielle au suffrage universel direct. Le Président élu, Susilo Bambang Yudhoyono, appelé «SBY » (ses initiales), finit actuellement
son second mandat (il a été reconduit en 2009), et laissera sa place le mois prochain à Joko Widodo, dit Jokowi, qui a emporté l’élection présidentielle avec 53% des voix. Membre du parti de Megawati, éternelle rivale de « SBY », l’homme, âgé de 53 ans, au parcours anticonformiste, est atypique, n’appartenant à aucune caste
familiale ni militaire. Il est aimé du peuple dont il est très proche, issu comme lui de la pauvreté et des bidonvilles. Il a été Maire de Solo, une ville de la province de Java, puis élu gouverneur de Solo et enfin
de Jakarta en 2013, entreprenant ici et là des réformes importantes et populaires, comme la création de bourses d’études ou de cartes d’assurance maladie pour les plus démunis. Son programme : liquider
l’héritage du passé, lutter contre la pauvreté, encore écrasante dans ce pays, (40% de la population vit avec moins de 1,50 € par jour), et éliminer progressivement la corruption qui gangrène tous
les échelons de l’Etat (police, armée, justice, classe politique…). "Graisser la patte" (on disait "oindre la paume" au XIVème siècle) est
d'ailleurs un sport national, une culture fortement ancrée dans les moeurs indonésiennes (dans "graisser" il y a "gras", une notion qui est associée étroitement au profit, licite ou pas). Attendu un peu comme un sauveur, Jokowi aura bien sûr fort à faire et risque de heurter de front les intérêts coalisés de tous les corrompus du régime, prêts sans doute à tout pour
préserver leurs avantages illicites et leur influence. Corruption J’ai moi-même
été témoin d’un acte de corruption : lors d’une énième sortie à Bali avec notre chauffeur, nous fûmes l’objet d’un contrôle de police. Le factotum releva sur les papiers du
conducteur une anomalie (l’absence de mise à jour de la licence de tourisme qui s’impose à celui qui utilise de temps en temps son véhicule pour le transport de touristes). L’affaire se régla par le versement
de 40.000 roupies (soit près de 3 euros) à l’agent, qui fourra les billets dans sa poche, laissant repartir notre voiture sans dresser bien sûr de procès-verbal de contravention (ni vu, ni connu…). D’aucuns
disent volontiers que lesdits contrôles permettent aux policiers d’arrondir leurs fins de mois…En tout cas, chacun se soumet sans trop maugréer à ce « troc » (ma bienveillance contre rétribution),
sachant qu’en cas de refus d’obtempérer les ennuis pleuvraient… Les langues S’agissant
des langues parlées, l’indonésien, proche du malais avec toutefois des influences de langues régionales (comme le javanais ou le sundanais), est la langue officielle, à ce titre enseignée dans les écoles
et parlée par presque toute la population. Il y a en tout en Indonésie quelques 742 langues différentes, dont un certain nombre a néanmoins disparu ou est en voie d’extinction. Rien qu’en Nouvelle-Guinée (une
partie de l’île est indépendante et l’autre indonésienne), il existe 500 langues papoues ou austronésiennes (îles du sud).L’anglais, lui, est parlé par 2 à 3 millions d’indonésiens,
ceux qui évoluent dans le business ou le tourisme. Encore ne s’agit-il que des dirigeants de ces secteurs. En tout état de cause, l’Indonésie n’est pas aujourd’hui assez ouverte aux langues étrangères,
ce qui la prive à l’évidence de parts de marché significatives. Le français nulle part Le français quant à lui est totalement absent des enjeux linguistiques en Indonésie comme à Singapour, Ville-Etat que nous avons aussi visitée. Dans certains hôtels ou restaurants, on sait
parfois vous dire « bonjour » ou « bonsoir », mais guère plus ! On ne trouve nulle part un magazine ou un journal français. Seule exception : un rayon bien fourni de livres français
dans la plus grande librairie singapourienne. Par ailleurs, une seule chaîne de télévision française est accessible (TV5 Monde, la chaîne de télévision internationale francophone). Il y a bien plusieurs
écoles françaises en Indonésie, qui sont ouvertes aux étrangers. Il y a bien aussi un Institut Français, qui rayonne autour de quatre centres (Jakarta, Surabaya, Bandung et Yogyakarta), qui établit et met
en œuvre la coopération entre la France et l’Indonésie sous l’autorité de l’Ambassade de France, notamment au plan de la recherche scientifique (une Maison de la Science Française vient d’ouvrir à
Jakarta) et de la culture (avec une offre de cours de français). Mais personne ou presque ne parle français, en dehors des membres de la communauté française et des résidents de pays francophones ! Ce constat
est navrant et je me demande ce que font réellement l’ambassade et ses satellites pour inverser la tendance ! C’est seulement le jour de mon retour en France
que j’ai pu enfin trouver de la presse française, en l’occurrence dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Singapour, et parce que le vol était assuré par la Compagnie Air France (j’ai
noté au passage que si « Libération », « Le Canard Enchaîné », « Le Parisien », « Le Figaro », « Courrier International »,
« L’Equipe », étaient disponibles, il n’y avait pas trace du quotidien « Le Monde », un titre qui ne disait rien d’ailleurs à l’hôtesse que j’ai consultée
à ce sujet). Economie Au plan économique, le « dragon » indonésien
est depuis plusieurs années sur un taux de croissance moyen de l’ordre de 6%, grâce à la consommation intérieure des indonésiens, pour un Produit Intérieur Brut (PIB) de 710 milliards $ US (1 dollar
US = 0,7729 €), avec un taux de chômage officiel plutôt faible, dont la véracité est néanmoins contestée. Il n’empêche que 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et que
le fossé se creuse avec les plus fortunés, qui ne cessent de s’enrichir, au point qu’on peut craindre à terme des mouvements populaires contestant ces inégalités insupportables. La dette publique, elle, est passée de 82 % du PIB en 2002 à 24 % en 2012, pendant que le déficit budgétaire se situe à moins de 20 % du
PIB, ce qui a conduit Mme Christine Lagarde, Directrice du FMI, à souligner il y a deux ans la bonne tenue de l’économie indonésienne. Il faut dire que la population est jeune (50 % des indonésiens ont 30 ans ou moins) et
la main d’oeuvre abondante (j’ai été impressionné de voir beaucoup, beaucoup de salariés dans les restaurants et les commerces - j’ai ainsi compté 8 employés dans le rayon boucherie d’un
petit supermarché, et vu dans un centre commercial une jeune fille passer indéfiniment le chiffon sur la rampe de l'escalier mécanique !). En outre, le pays a évité d’être trop dépendant de ses exportations
(25 % du PIB), ce qui le rend beaucoup moins vulnérable aux crises internationales. Ses richesses : le pétrole, le gaz naturel, le charbon,
les mines, les textiles au plan industriel ; l’huile de palme, le riz, le thé, le café, les épices, le caoutchouc au plan agricole, le tertiaire (administration, commerce, transports, acticités financières
et immobilières, services aux entreprises et aux particuliers, éducation, santé, action sociale…) occupant la moitié des travailleurs du pays. A noter toutefois que le tourisme ne représente qu’un peu plus
de 1 % du PIB, et il est vrai qu’on a le sentiment que l’Indonésie ne promeut pas comme il faudrait son potentiel touristique, à l’inverse de ses proches voisins, tel la Malaisie. L’Indonésie souffre par ailleurs de l’augmentation de ses importations payées en dollars, dont le pétrole raffiné, et d’une diminution de ses exportations, notamment dans le domaine des ventes
de produits miniers. Le gouvernement, à juste titre, s’efforce de contraindre les exportateurs à raffiner leurs produits dans le pays de manière à dégager à l’exportation davantage de plus -values. La monnaie
indonésienne, la roupie, est donc soumise à des allers-retours imprévisibles, et l’Indonésie force les multinationales à rapatrier leurs dollars, ayant émis à cet effet à plusieurs reprises
des obligations libellées en dollars, ce qui permet de soutenir la monnaie en revendant quand c’est nécessaire du dollar. On constate également’un
sous-investissement chronique dans le secteur de l’électricité, de l’eau et des transports (le Gouvernement a dégagé récemment des moyens budgétaires colossaux pour rattraper le retard, et Jakarta,
20 millions d’habitants, vient de lancer la construction d’un métro). La corruption est aussi un autre frein au développement économique (l’Indonésie est classée au 118ème rang sur 176 dans le palmarès
mondial des Etats les plus corrompus), et il faudra bien l’éradiquer. Il conviendra également de raccourcir les délais administratifs qui sont aujourd’hui très, trop, longs, notamment pour la constitution de sociétés,
de même qu’il serait urgent d’asseoir une politique fiscale moins sujette à des révisions rétroactives. Le chemin est donc encore semé
de bien des embûches. Pour autant, tous les experts s’accordent à dire que le pays va poursuivre son ascension fulgurante pour devenir d’ici 2030 l’une des 6-7 plus grandes économies du monde. Même la chancelière
allemande Angela Merkel, lors de sa première visite en Indonésie il y a deux ans, avait pris en exemple le modèle indonésien en invitant les pays de la zone euro à s’en inspirer. Fait le 16 septembre NB Dans le billet ci-dessus, j’évoquais avec
un certain optimisme la situation politique en Indonésie, de par l’élection au suffrage universel d’un nouveau Président, « Jokowi », (il devrait être installé dans ses fonctions au
cours de ce mois d’octobre) , un homme neuf, la cinquantaine, qui n’appartient ni à la caste des militaires ni à celle des familles dirigeantes et fortunées. Aimé du peuple (il en vient), il s’est promis
de lutter contre la pauvreté et la corruption, mal endémique du pays. Or, mon frère, qui vit en Indonésie, m'a informé que la Chambre des
Députés, dont la majorité actuelle est hostile au nouveau Président, vient de décider de désigner elle-même les Gouverneurs et les Maires d’Indonésie, alors qu’ils étaient jusqu’alors
élus au suffrage universel. Je suis abasourdi par cette considérable régression démocratique. Et cela n’augure rien de bien pour la suite des évènements. Le peuple commence à gronder, par le biais
pour l’instant des réseaux sociaux, que le pouvoir en place menace de fermer. Et pourquoi les députés ne remettraient-ils pas en question, « dans la foulée », l’élection au suffrage universel
du Président, pour revenir à un passé révolu où celui-ci était nommé par les parlementaires, ce qui donnait l’occasion d’ « arrangements » et de manœuvres peu « ragoûtants » ?
L’avenir de Jokowi peut s’en trouver compromis, car l’arrière-pensée de ces élus, qui craignent sans doute pour leurs privilèges et leurs prébendes,
pourrait être de déstabiliser le pays en provoquant des manifestations gigantesques de mécontentement, qui seraient réprimées dans le sang, et conduiraient inéluctablement à la destitution du Président
et/ou au recours à l’armée. Il est vérifié une fois de plus que les pays émergents ne sont pas encore acquis ouvertement au fait démocratique,
ce qu’avait d’ailleurs déjà dit il y a quelque temps le candidat du « système » battu par Jokowi à la présidentielle… Fait le 2 octobre
Fin de la parenthèse
Comme je l’avais annoncé le 19 juillet sur mon blog (« Une longue parenthèse »), j’ai fermé celui-ci jusqu’à aujourdhui
, en raison d’occupations estivales qui m’ont éloigné de la maison plusieurs semaines. J’ai ainsi accompli diverses itinérances dans notre belle France, qui se sont accompagnées de rencontres amicales,
de visites de musées, d’expositions, et de participation à des évènements culturels et musicaux : -
à Paris, Fondation Cartier, retransmission à l’Olympia sur écran géant du récital d’adieu de Jacques Brel de 1966 et du
dernier Bobino de Georges Brassens, visite de l’Institut du Monde Arabe et de l’exposition « Il était une fois l’Orient Express » (un
train mythique) , au cinéma : « Winter Sleep », film Palme d’Or du Festval de Cannes 2014 (merveilleux !). Durant ce séjour parisien, j’ai eu à vivre dans le métro deux petites scènes
insolites (c’est une endroit idéal pour en vivre !) qui méritent d’être narrées : d’abord, une jeunet très jolie américaine dont le tee-shirt arborait fièrement à hauteur
de la poitrine le mot « Magnifique », et c’était bien vrai ; et ensuite, l’irruption d’un illuminé dans la voiture s’écriant (et je cite avec fidélité le propos) « Ne
votez pas Marine Le Pen en 2017, sinon ce sera la guerre civile. Hollande est le père de la République. Il doit y rester.Jésus-Christ ! » -
à Lyon : musée des Beaux-Arts (installé entre Rhone et Saône dans un magnifique bâtiment du XVII° - belles collections, de peinture notamment,
des Primitifs à l’Art moderne : Perrugin, Véronèse, Rubens, Géricault, Delacroix, Monet, Gauguin, Manet, Picasso, Matiisse…) et musée
d'Art Contemporain (pauvreté des œuvres présentées); - à Arles (une ville
que j’aime beaucoup ) : Fondation Van Gogh (elle vient d’ouvrir et a pour objet de valoriser l’héritage atistique du
peintre tout en questionnant la résonance de son œuvre dans l’art actuel), Musée départemental Arles Antique (un musée très
bien aménagé qui met admirablement en valeur les richesses archélogiques et autres liées notamment au passé romain de la ville – je me morfonds souvent d’ennui dans ce genre de lieu, et là
pas !), exposiiton Pistoletto ( « Le Troisième Paradis »), à la Chapelle du Méjan, un espace culturel géré par l’association
du même nom, proche des Editions Actes Sud ; - dans les Hautes-Pyrénées, à
Gavarnie, en plein air, dans le cirque naturel, une pièce de Shakespeare, « Le songe d’une nuit d’été » (un exceptionnel moment !), donnée dans le cadre du Festival éponyme - à Marciac, dans le Gers, l’incontournable
Festival de Jazz qui m’aura permis, entre autres de découvrir deux chanteuses magnifiques : la française Virginie Teychené (quel swing,
quelle musicalité !) et la coréenne Youn Sun Nah (une voix puissante et un registre vocal étonnamment très large), qui me fait penser un peu à Bjork. Si vous ne connaissez pas l’une et l’autre, filez vite
sur You Tube pour les écouter… - Et au château de Savaillan, dans le Gers aussi, un récital
de musique de Mongolie par un des grands artistes de ce pays, au chant diphonique (c’est un chant de gorge basé sur un son fondamental sur lequel, grâce à un placement des lèvres ou de la langue ,des harmoniques, jusqu’à
plus de quarante, viennent s’ajouter en formant ainsi une mélodie à deux voix, voire à trois voix en tout - c’est impressionnant !). Nous
avons passé aussi quelques heures à Pau, visitant notamment le musée des Beaux-Arts. La ville est charmante, et peut se targuer de posséder 750 ha d'espaces verts, de jardins et de parcs.Sa localisation au pied des Pyrénées
lui confère un panorama exceptionnel sur les montagnes (malheureusement le temps était couvert le jour où nous y étions).Alphonse de Lamartine disait : " Pau est la plus belle vue de terre du monde, comme Naples est la plus belle
vue de mer".Nous nous disions avec mon épouse que s'il nous fallait plus tard, pour des raisons d'âge avancé, vivre en appartement, notre choix pourrait se porter sur la capitale du Béarn. Je développerai peut-être certains de ces rendez-vous au fil de mes prochaines chroniques. Mais pour l’heure,
je voudrai consacrer mon écriture à évoquer le voyage de trois semaines que je viens de faire en Indonésie, dans la foulée de mes étapes hexagonales , sur l’invitation de mon frère aîné et
de son épouse indonésienne qui vivent à Jakarta, la capitale du pays .Leur hospitalité fut chaleureuse et ils furent pour moi des guides parfaits. Les billets qui vont suivre aborderont différents aspects de ce
séjour en terre inconnue qui mettront en avant mes impressions les plus fortes. Quel dépaysement et quel plaisir pris à découvrir ce monde si différent du nôtre à bien des points de vue…
NB Dans le cadre de mon retour en France (30 heures de bout à bout), je suis passé par la case Gare Montparnasse pour prendre le train qui me conduirait dans le Sud-Ouest.
J’ai découvert de plus près cette excellente initiative (photo ci-dessus) prise par la SNCF (c’est pas forcément fréquent de sa part…) d’installer un piano en libre-service dans le hall de cette gare,
en partenariat avec Yamaha (une centaine de gares en sont équipées). Comme j’avais un peu de temps, j’ai ainsi écouté plusieurs jeunes qui se sont succédés avec talent au piano, pour interpréter
qui du jazz, qui du classique, qui de la musique de variétés ou de film . Pour avoir échangé avec eux, j’ai pu constater que ces pianistes en herbe étaient de tous acabits : amateurs à part entière,
n’ayant reçu aucune formation,ou issus de conservatoires, ou ayant appris à jouer en cours particuliers. Quelle belle idée d’offrir ainsi aux voyageurs de quoi apaiser leur stress, et l’objectif semble
atteint tant les gens autour de moi paraissaient séduits par l’opération. A étendre maintenant dans les aéroports, des lieux encore plus anxiogènes que les gares SNCF. Fait le 10 septembre
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